Amis
et ennemis
Les
fourmis ne sont pas toujours seules dans leur nid : l'ouverture d'une
fourmilière peut révéler une étrange réunion d'habitants. A côté des
fourmis, il y a des chenilles, des larves de Coléoptères, des vers. Le
nid
peut contenir aussi de nombreux pucerons, le « bétail » des fourmis. On
trouve également des Coléoptères, hôtes ou parasites, les uns sont
les bienvenus,
les autres indésirables.
Coléoptères
du Genre Claviger
La
plupart des Coléoptères hôtes de la fourmilière sont les bienvenus. Il
existe plus d'un millier d'espèces de Coléoptères pouvant cohabiter avec
les fourmis. Les plus curieux sont les espèces du genre Claviger qui réclament
leur nourriture en caressant les antennes des fourmis, tout comme
celles-ci le font entre elles. Mais en échange ils fournissent un liquide
sucré dont les fourmis raffolent. Ce liquide sécrété par des touffes
de
poils disposés sur le dos est produit lorsque les poils sont caressés par
les fourmis.
Coléoptères
Loméchusa
Les
Coléoptères staphylins du genre Lomechusa ne sont pas des hôtes aussi
bienvenus. Malheureusement pour les fourmis les Lomechusae pondent dans
la fourmilière et leurs œufs donnent des larves qui mangent des œufs de
fourmis et se font nourrir par les ouvrières. Les larves de ces Coléoptères
ressemblent
aux larves de fourmis et il semble que celles-ci ne voient pas la
différence.
D'autres
Coléoptères peuvent vivre à la fourmilière comme les Lomechusa,
leurs larves se nourrissant de larves de fourmis, ce qui peut entraîner
le
dépérissement et même la mort de la colonie. Quand cela arrive les Coléoptères
adultes rampent en dehors de la fourmilière et en cherchent une
autre où ils pourront pondre.
Parasites
Les parasites sont nettement mal vus dans une fourmilière.
Quand les fourmis les découvrent elles les chassent, mais
certains de ces Coléoptères sont si bien protégés par leur carapace dure que
les fourmis ne peuvent les attaquer avec succès. Ainsi, bien à l'abri, ils
continuent a piller les fourmilières.
Certains Insectes parasites de petite taille comme les Lépismes se cachent dans les tunnels des fourmilières et se précipitent dès qu'une fourmi en nourrit une autre. Au moment où une goutte de nourriture passe d'une bouche à l'autre le Lépisme voleur se faufile entre les deux fourmis et vole la nourriture de leur bouche même.
Un autre parasite, la petite fourmi voleuse, se nourrit des jeunes de fourmis de plus grande taille. Les fourmis voleuses construisent leurs nids à côté des tunnels d'une colonie de fourmis de grande taille. Ces voleuses se précipitent hors de leurs petits tunnels et font des raids rapides dans les nurseries et les chambres à provisions. Les grandes fourmis les chassent mais les petites voleuses se sauvent en se faufilant dans leurs tunnels où les autres, trop grandes, ne peuvent les suivre. Ces petites fourmis se nourrissent des larves de fourmis plus
grandes, ne peuvent les suivre.
Fourmis
nuisibles
Les
pays tempérés heureusement ne souffrent pas autant des fourmis que
les pays tropicaux. Les Atta d'Amérique du Sud peuvent dépouiller des
buissons ou des arbres de leurs feuilles en une nuit, les fourmis guerrières
Magnans d'Afrique peuvent tuer et dévorer des lapins et même s'attaquer
à des hommes endormis. Si dans les régions tempérées les fourmis
sont généralement plus petites, moins nombreuses et beaucoup moins
féroces que leurs cousines tropicales, elles peuvent cependant causer
de grands dommages, par exemple aux récoltes.
Fourmis
Importées
De nombreuses fourmis nuisibles vivant actuellement en
Amérique du Nord ont été importées accidentellement : la plupart
de ces espèces, viennent des régions tropicales d'Amérique Centrale ou du
Sud et même d'Afrique. Les fourmis arrivent avec des cargaisons de
vivres ou de produits transportés par des bateaux et, si les conditions
sont favorables dans le nouveau pays, elles se multiplient et quelquefois même
remplacent ou chassent les espèces indigènes. Les trains et les
camions, avec leurs chargements de marchandises, facilitent la dispersion de
ces fourmis dans toutes les directions.
Fourmis
du Genre Iridomyrmex
Aucune
autre espèce étrangère ne s'est multipliée en Amérique du Nord aussi
rapidement et facilement que les fourmis du genre Iridomyrmex importées
d'Amérique du Sud au début du siècle, probablement par des bateaux
apportant du café du Brésil. Actuellement on les trouve du Pacifique à
l'Atlantique, aussi bien dans les maisons que dans les fermes. Ce sont des
fourmis intrépides, mangeant n'importe quoi. Les Iridomyrmex font leurs
nids non seulement dans le sol mais dans les tas de bois, les fondations
des
maisons et même dans de vieux récipients métalliques. Ce sont les plus
nuisibles des fourmis d'Amérique du Nord : elles dévastent les jardins
et
les vergers et peuvent même envahir les maisons en tels nombres
qu'elles en
chassent les habitants !
Fourmis
du Genre Solenopsis
Une autre fourmi, appartenant au genre Solenopsis, s'est acclimatée dans le sud de l'Amérique du Nord.
Importée aussi d'Amérique du Sud, elle arriva aux États-Unis vers 1920 ; actuellement elle existe dans un quart du pays. Ces fourmis, de couleur brun rouge, souvent appelées fourmis de feu, doivent ce nom à leur piqûre douloureuse. Elles piquent en saisissant la chair avec leurs mandibules et en plongeant leur aiguillon dans la plaie, ce qui cause une douleur brûlante. Leur piqûre fort douloureuse pour l'homme peut provoquer la mort de petits animaux.
Les Solenopsis causent de grands dommages aux récoltes en creusant des trous dans les racines et les tiges mais elles sont encore plus nuisibles par les monticules de terre dure qu'elles forment. Ces monticules de 30 centimètres de haut peuvent être au nombre de plus de deux cents par hectare de terre cultivée. Les lames de faucheuses se tordent et s'abîment en frappant ces monticules et les travailleurs des champs sont sans cesse en danger d'être attaqués par les fourmis.
Fourmis
Domestiques Nuisibles
Certaines
espèces de fourmis, véritables pestes, envahissent aussi les maisons.
On peut arriver à s'en débarrasser grâce aux poisons. Le poison agit
en effet de la façon suivante : les ouvrières le boivent puis le transportent
à la colonie dans leur jabot pour nourrir les autres ; ainsi, sans le
savoir, les ouvrières empoisonnent-elles leur reine et les jeunes
fourmis de la colonie.